Dans la mouvance de l'éducation populaire et de l'instruction publique de la deuxième moitié du
XIXe siècle, Léon ALÈGRE (1813-1884) crée la première bibliothèque-musée cantonale de
France dès 1858, installée dans un local exigu de la mairie sise en haut de la place du marché.
1868 La mairie s'installe à l'hôtel Madier (mairie actuelle), les collections de la Bibliothèque-Musée prennent place au deuxième étage de l'immeuble.
1879 Le Docteur Mallet lègue à la ville son hôtel «pour en faire un musée et à défaut de la Bibliothèque-Musée une école laïque et une école d'adultes».
1881 La Bibliothèque devient alors distincte et s'installe à l'hôtel Mallet. Le musée reste à la mairie où il se trouve toujours. Les collections s’enrichissent petit à petit de dons et de legs. A la disparition de Léon Alègre, son ami Léopold Truphémus puis sa fille Marie Garidel-Alègre prennent la succession de la conservation.
1908 L'établissement est reconnu d'intérêt public. La Bibliothèque sera gérée et animée par des bénévoles jusqu'en 1982.
1980 La Bibliothèque fait l'objet d'agrandissements successifs. La ville recrute du personnel permanent et rémunéré.
Création d'un secteur Jeunesse et embauche de 2 employées de bibliothèque.
Organisation de la bibliothèque Hors-les-murs.
1982 Recrutement d'un professionnel des bibliothèques puis en 1984 d'un deuxième.
1994 Création d'un secteur musical.
2001 Transfert de la bibliothèque Léon-Alègre à l'espace Saint-Gilles : elle devient Médiathèque Léon-Alègre et informatise ses collections.
2011 La Médiathèque fête ses dix ans et inaugure son portail Internet.
L'histoire de la bibliothèque de Bagnols est intimement liée à la figure de Léon Alègre.
Né à Bagnols en 1813, il y est mort en 1884. Il est le personnage qui, sur tout un siècle, a eu un regard très aigu, penché sur sa ville, une attention d'historien, d'artiste, de savant et d'humaniste.
Léon Alègre nous intéresse au titre de fondateur de la bibliothèque-musée de Bagnols et d'éternel collecteur des traces du patrimoine de sa ville : c'est ainsi qu'il va fouiller les poubelles pour y récupérer les parchemins jetés par les appariteurs de la mairie.
Léon Alègre a une idée en tête, inspirée par la lecture des écrits de l'abbé Grégoire (celui-là même qui fait voter à la Convention l'abolition de l'esclavage), cette idée c'est de fonder des bibliothèques et des musées partout en France pour développer l'instruction "des masses populaires et laborieuses".
Ce projet de créer un établissement culturel n'est pas pris au sérieux lorsqu'il le propose à la mairie en 1845. Trop tôt.
Tenace, Léon Alègre ouvre un registre d'inventaire et crée officieusement la bibliothèque de Bagnols. Enfin, en 1857, la mairie approuve officiellement cette création.
Le maire Félix Saurin met à la disposition de Léon Alègre un local situé dans la Mairie alors sise au nord-ouest de la place du marché. Il s'agit tout au plus d'un dépôt ("un galatas"). En 1868, la Mairie s'installe à l'hôtel Madier (mairie actuelle). La bibliothèque-musée suit le mouvement au deuxième étage, après d'importants travaux.
Le musée et la bibliothèque qui ne formaient jusque là qu'une seule entité vont se séparer suite au legs en 1879, du docteur Auguste Gédéon Mallet, ancien chirurgien de la marine et député du Gard. Celui-ci lègue à la ville son hôtel particulier, ses collections afin qu'il en soit fait "un musée, une bibliothèque ou une école laïque".
A la mort de Léon Alègre, la succession est prise par son ami Léopold Truphémus jusqu'en 1914 ainsi que par sa fille Marie-Garidel Alègre jusqu'en 1915.
Auguste Mallet Léopold Truphémus Marie Garidel-Alègre
Entre les deux-guerres la bibliothèque a continué de fonctionner au rez-de-chaussée de l'Hôtel Mallet, avec des administrateurs bénévoles parmi lesquels François Barbier, universitaire et proviseur honoraire qui a entrepris l'inventaire du fonds Léon-Alègre de 1936 à 1942.
Avec l'occupation allemande, les écoles bagnolaises ont été réquisitionnées et l'Hôtel Mallet transformé en école publique. La bibliothèque a été fermée de février 1944 jusqu'à avril 1945 et les collections préservées grâce au docteur Joseph Arène et à Albert André.
Après la guerre, d'autres gestionnaires bénévoles ont fait vivre la bibliothèque : Mr Lavie, Mr Béchard et Mr Bernard libraire grand ami du docteur Arène.
En 1964, Maurice Sauvadet ancien inspecteur académique est chargé par la Mairie de reprendre le flambeau. Enfin, en 1970 et jusqu'en 1982, Guy Taras est le dernier conservateur bénévole. Encadrant une équipe structurée de bénévoles il met en place une politique d'animation très active grâce au club A.B.C.D. .
A partir de cette date l'équipe s'est étoffée de professionnels des bibliothèques avec Patrick Schumacher comme bibliothécaire jusqu'en 1996, puis Mireille Justamond bibliothécaire jusqu'en 2011...